Questionnaire 'To Read or Not to Read', my first guest is Pauline Clavière
Pauline Clavière
Pauline Claviere is a talented novelist and renowned journalist. Her novel Wunderland, released during the last winter literary season, received a lot of attention. I thoroughly enjoyed reading it. Here is an interview with the brilliant Pauline.
-Who are you?
Pauline Clavière, author and journalist.
-What kind of reader are you?
Enthusiastic and curious.
-Do you talk about books you haven’t read?
No.
-A book that changed your life?
Your Absence Is Only Darkness by Icelandic author Jón Kalman Stefánsson. My sacred book.
-Your favorite fictional character?
Modesta from The Art of Joy by Goliarda Sapienza. A role model!
Otherwise, Beatrix Kiddo, the heroine of Kill Bill, for the swift and aesthetic version.
-Your favorite quote?
“And the cows still moo their dark poem.” (Jón Kalman Stefánsson)
or
“Those who didn’t leave simply didn’t find the station.” (My grandfather in Wunderland)
-Your favorite motto?
“You can’t skip the journey…”
-Your favorite correspondence?
Dangerous Liaisons by Choderlos de Laclos.
For one-sided letters: Letter from an Unknown Woman by Stefan Zweig.
Letters from War by Heinrich Böll.
-Your favorite philosopher?
Kierkegaard (always that Icelandic inclination :) ).
-Your favorite poet?
Emily Jane Brontë.
-Self-help books? Love or hate? Messiah or Sheitan?
Not very interested…
Sheitan who becomes a Messiah…
-The book you wish you could be?
A book by Jón Kalman, Summer Light, and Then Comes the Night or The Heart of Man.
-A book you hated?
I don’t think I’ve ever hated a book, but sometimes the perspective or vision of an author keeps me away from their work. I’ve therefore chosen not to read certain “masterpieces” because I was deeply unsettled by their author’s outlook.
-Your first childhood reading shock?
My Father’s Glory by Marcel Pagnol. A jolt of electricity—being inside young Marcel’s mind, the confusion of emotions. I remember thinking, “So this is what a book is.”
-A novelist you wish you could be?
Emily Brontë, Goliarda Sapienza, Jón Kalman Stefánsson, Romain Gary… the list is long; I love them all.
-A reading habit or quirk?
Dog-earing pages instead of using a bookmark.
-Do you lend your books?
Yes!
-Your imaginary literary lover?
Modesta (The Art of Joy) and/or the hero of Your Absence Is Only Darkness (Jón Kalman Stefánsson).
-A book you’d take to a deserted island?
Between Heaven and Earth (Jón Kalman Stefánsson).
-A book for your grave?
Prévert’s poetry collection Paroles.
Pessoa’s The Book of Disquiet (something to meditate on for eternity :) ).
-The book you gift the most?
Steel by Silvia Avallone.
Marina Bellezza by the same author.
-The book you reread the most?
At the risk of repeating myself… Your Absence Is Only Darkness.
-Your reading philosophy?
Beauty and new horizons. I read to be spoken to in a language other than my own, to have doors open. When that doesn’t happen, I don’t insist.
-Do you read on paper or screen?
Paper.
-Your reading quirks or habits?
Writing down phrases I love.
-A book you wouldn’t lend?
None!
-A book you’d like to give me?
A book by Jón Kalman Stefánsson.
-Why?
To share, through him, a language that exists nowhere else, the fjords, tenderness and sorrow. The vastness of things and of free beings. The suffering, too, which makes the reading experience so intense.
-Why do you read?
To feel.
-How often and how intensely do you read?
Always have a book in progress. The intensity depends on the book…
-A reader’s indulgence?
Delaying the moment of finishing a book I love.
-The book you dream of writing?
I think about it every day…
Version française
Pauline Claviere est une romancière de talent et une journaliste reconnue. Son roman Wunderland paru à la dernière rentrée littéraire d’hiver a beaucoup fait parler de lui. J’ai pris un plaisir fou à le lire. Voici l’interview de cette autrice solaire et inspirée.
-Qui êtes-vous ?
Pauline Clavière, auteure et journaliste.
-Quel lecteur êtes-vous ?
Enthousiaste et curieuse.
-Les ouvrages de développement personnel ? Love or Hate ? Messie ou Sheitan ?
Pas très intéressée…
Sheitan qui devient Messie…
-Parlez-vous des livres que vous n’avez pas lus ?
Non.
-Un livre qui a changé votre vie ?
Ton absence n’est que ténèbres de l’auteur islandais Jon Kalman Stefansson. Mon livre sacré.
-Votre personnage de fiction préféré ?
Modesta dans L’Art de la joie de Goliarda Sapienza. Un modèle !
Sinon, Béatrix Kiddo, l’héroïne de Kill Bill, pour son côté expéditif et esthétique.
-Votre citation préférée ?
“Et les vaches meuglent encore leur sombre poème.” – Jon Kalman Stefansson
Ou encore :
“Ceux qui ne sont pas partis, c’est qu’ils n’ont pas trouvé la gare.” – Mon grand-père, dans Wunderland
-Votre devise préférée ?
“On ne peut pas faire l’économie du chemin.”
-Votre correspondance favorite ?
Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos.
Correspondance unilatérale : Lettre d’une inconnue de Stefan Zweig.
Sinon, Lettres de guerre d’Heinrich Böll.
-Votre philosophe préféré ?
Kierkegaard (toujours ce tropisme islandais…).
-Votre poète préféré ?
Emily Jane Brontë.
-Le livre que vous auriez aimé être ?
Un livre de Jon Kalman Stefansson, Lumière d’été, puis vient la nuit ou Le Cœur de l’homme.
-Un livre que vous avez détesté ?
Je ne crois pas avoir déjà détesté un livre, mais il arrive que certaines visions ou certains regards portés me tiennent éloignée d’un auteur. J’ai ainsi renoncé à lire quelques chefs-d’œuvre dont la posture de l’auteur me gênait profondément.
-Votre premier choc de lecture, enfant ?
La Gloire de mon père de Marcel Pagnol. Une décharge électrique ! Se retrouver dans la tête du jeune Marcel, la confusion des sentiments… Je me souviens avoir pensé : c’est donc cela, un livre…
-Un romancier ou une romancière que vous auriez aimé être ?
Emily Brontë, Goliarda Sapienza, Jon Kalman Stefansson, Romain Gary… La liste est longue, je les aime tant.
-Une manie ou un tic de lecture ?
Corner les pages au lieu d’utiliser un marque-page.
-Prêtez-vous vos livres ?
Oui !
-Votre amoureux/se littéraire imaginaire ?
Modesta (L’Art de la joie) et/ou le héros de Ton absence n’est que ténèbres (Jon Kalman Stefansson).
-Un livre que vous emporteriez sur une île déserte ?
Entre ciel et terre de Jon Kalman Stefansson.
-Un livre que vous voudriez avoir dans votre tombe ?
Paroles de Prévert.
Le Livre de l’intranquillité de Pessoa (de quoi méditer pour l’éternité…).
-Le livre que vous offrez le plus ?
D’acier de Silvia Avallone.
Marina Bellezza de la même auteure.
-Le livre que vous relisez le plus ?
Au risque de me répéter… Ton absence n’est que ténèbres.
-Votre devise en matière de lecture ?
“De la beauté et de nouveaux horizons.”
Je lis pour qu’on me parle une autre langue que la mienne, pour que des portes s’ouvrent. Quand ce n’est pas le cas, je n’insiste pas.
-Vous lisez en papier ou sur écran ?
Papier.
-Vos tocs ou manies de lecture ?
Noter les phrases que j’aime.
-Un livre que vous ne prêteriez pas ?
Aucun !
-Le livre que vous aimeriez m’offrir ?
Un de Jon Kalman Stefansson.
-Pourquoi ?
Pour partager, à travers lui, une langue qui n’existe nulle part ailleurs.
Les fjords, la tendresse et la peine. L’immensité des choses et des êtres libres.
La souffrance aussi, qui rend l’expérience de lecture si intense.
-Pourquoi lisez-vous ?
Pour ressentir.
-À quelle fréquence et avec quelle intensité lisez-vous ?
Toujours un livre en cours. L’intensité dépend du livre…
-Une coquetterie de lecteur ?
Repousser le moment de terminer un livre que j’aime.
-Le livre que vous rêveriez d’écrire ?
J’y pense chaque jour…